mercredi 21 octobre 2009

Liberté de la Presse : La France classée 43e par RSF

Reporters sans frontières vient de publier son 8e classement mondial de la liberté de la presse. La France n'est classée que 43e, perdant 8 places par rapport à l'année précédente. Devant elle, se trouvent de jeunes démocraties africaines comme le Mali, l'Afrique du Sud, le Ghana ou latino-américaines comme l'Urugay,Trinidad et Tobago. Surprenant, non?

Toutes les formes de violation de la liberté de la presse sont abordées, de septembre 2008 à Août 2009. 

Lorsqu’on observe le rapport de notre actuel Président avec la Presse, le classement de RSF n’est plus si surprenant.

Voici quelques rappels...

 Février 2008 : lorsque Le Nouvel Observateur –fait l’erreur- de révéler une rumeur selon laquelle Sarkozy aurait envoyé un texto à Cécilia, la fameux « si tu reviens, j’annule tout », Sarkozy s’empresse de porter plainte au pénal contre l’infâme journal menteur. Pour sa défense, le journal devra révéler sa source… Rappelons l’article 109 du code pénal français : "Tout journaliste, entendu comme témoin sur des informations recueillies dans l'exercice de son activité, est libre de ne pas en révéler l'origine"…

13 Février 2008 : les locaux de France Inter sont perquisitionnés pendant les grèves du service public, afin de saisir les CD d’une émission sur la mort du journaliste Jean Pascal Couraud, ayant notamment enquêté sur un supposé compte japonais de Jacques Chirac.

26 juin 2008 : le chef de l’Etat décide de faire nommer par le gouvernement le Président de France Télévisions !

30 juin 2008 : Rue89 récupère une « vidéo off » de Nicolas Sarkozy, juste avant une interview sur France 3Le Président y fustige le service public, s’assure que tel ou tel sujet sera bien abordé, et rappelle sa protestation contre la « mise au placard » d’un journaliste… Sur pression de l’Élysée,  les avocats de  France 3 somment Rue89 de leur révéler comment ils se sont procurés la vidéo, ainsi que de la détruire. France 3 a également porté plainte contre X pour « vol, recel et contrefaçon ». Ce qui a entraîné la convocation de 4 journalistes de Rue89 et de la chaîne télévisée à la police judiciaire.

Début octobre 2008 : neuf mises en examens ont lieu à Médiapart à la demande de dirigeants de la Caisse nationale des Caisses d'Epargne.

29 novembre 2008 : Vittorio de Fillippis, un journaliste de Libération est humilié par la police.  Directeur de la publication pendant la période de transition July-Joffrin, il est considéré comme responsable de tout ce qui fut publié à l’époque.  Dont une  affaire de diffamation à l'encontre de Xavier Niel, fondateur de Free, le fournisseur d'accès à Internet… Ce qui lui vaut d’être mis en garde à vue.

23 janvier 2009 : Sarkozy présente aux journalistes les mesures gouvernementales en faveur de la presse, suite aux Etats Généraux de la Presse. "Votre indépendance, vous la mettez en berne un jour comme aujourd'hui, lorsqu'il s'agit de venir quérir des subventions".  La couleur est vite annoncée…

23 septembre 2009 : Sarkozy humilie Arlette Chabot en public. Après un entretien télévisé à France 2, en coulisses, devant d'autres personnes, Sarkozy et son ministre des Affaires étrangères, B.Kouchner, ont une discussion animée à propos de leurs désaccords sur l’Iran. Arlette Chabot  directrice générale de le chaîne, ironise « cela fait un beau débat sur France 2 ». Nicolas Sarkozy, manifestement, pique une crise de nerf, en se plaignant de l’absence de « vraies émissions politiques » dans le service public.

16 octobre 2009 : (auto)censure ?  Les commentaires des internautes du Figaro.fr, à propos d'un édito d'Etienne Mougeotte  sont supprimés. Le directeur des rédactions du Figaro signe un édito défendant explicitement Nicolas Sarkozy, actuellement désapprouvé au sein de sa majorité. Les commentaires des lecteurs, très critiques, mais rarement insultants, sont effacés : on passe de plus de 140 commentaires à 76.

Enfin, n’oublions pas que Martin Bouygues, patron de TF1, Lagardère, patron du groupe gérant Paris Match, Europe 1, Le Journal du dimanche, Serge Dassault, propriétaire du Figaro, et Bernard Arnault, propriétaire des Echos et de la Tribune, sont tous des amis proches de Nicolas Sarkozy.

De plus, est-il acceptable qu’en France, des groupes industriels possèdent les journaux, au lieu de vrais groupes de presse comme il en existe au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis ? 

 

 

 

 

 

 

 

 

mercredi 7 octobre 2009